C'est à Douala, de nouveau au bord
du golfe de Guinée, que nous sommes arrivés
à la fin du mois de mars. Les semaines précédentes,
nous avons passé le plus clair de notre temps à
conduire. En effet, en dix jours, nous avons accumulé
près de 3000 kilomètres à travers
le Nigeria et le Cameroun.
Ce fut tout d'abord la folie urbaine de Lagos
et de ces quelques 15 millions d'âmes. Puis la campagne
humide des plaines menant vers la capitale, Abuja. Cette
ville étonnante construite sur le modèle
américain, avec de larges avenues formant des angles
droits. Ensuite viennent les hauts plateaux entourant
Jos et leur végétation surprenante. Et enfin
la savane vers la frontière camerounaise. Tout
un programme qu'il nous aura fallu traverser rapidement.
Le Nigeria reste vraiment une expérience à
part en Afrique
Une semaine, c'est le temps qu'il aura fallu
pour traverser le Nigeria. Enfin, la frontière
camerounaise se dessine. Mais, surprise ! La belle route
tracée sur notre carte n'existe pas, et il nous
faut encore franchir le Faro, une rivière au lit
sablonneux. C'est avec l'aide d'une vingtaine de personnes
que, de l'eau jusqu'au dessus des roues, nous traverserons
le Faro pour atteindre Touroua, poste frontière
camerounais.
La quiétude du Cameroun nous parait immense. De
nouveau, nous trouvons des petits maquis au bord des routes
dans lesquels nous comblons notre appétit avec
délectation.
La route prend l'allure d'une longue glissade vers l'océan,
le long d'une piste de latérite rougeâtre
en bien meilleur état que les tronçons goudronnes.
Les paysages de savane et la faune sauvage laissent, peu
à peu, place aux bananiers et à l'humidité
du sud... jusqu'à Douala.
Quelques jours seulement avant de voler vers
Bangui, la Centrafrique fut une nouvelle fois le théâtre
d'un coup d'état, suivi de quelques jours de pillages
intensifs. Tous les vols à destination de la capitale
ont donc été interrompus. Une interminable
attente commença alors pour nous.
Ce n'est qu'après de longues réflexions
que Christophe et Vincent décident de poursuivre
le périple et de rallier Bangui malgré les
événements récents. Une seule compagnie
aérienne ayant repris ses vols vers la Centrafrique,
ils feront une courte escale à Paris.