Nous arrivons à Tunis le 7 décembre en fin de journée,
où Sandrine Jauffret nous accueille chaleureusement. Le
ramadan vient de ce terminer nous sommes en pleine fête
de l'Aïd. La plupart des tunisiens sont retournés
dans leur famille pour célébrer la fin du jeun.
Nous prenons nos quartiers dans la grande salle à manger
de chez Sandrine où nos caméras, nos appareils photo,
nos microphones et nos sacs encombrent presque tout l'espace.
Première prise de contact avec quelques étudiants
africains dont l'histoire pourrait correspondre à l'objet
de notre documentaire. Certains sont réticents à
témoigner de leurs expériences d'expatriés,
en raison de la censure omniprésente et du peu de liberté
d'expression accordée par le régime tunisien.
Nous prenons également conscience de la difficulté
de filmer dans des lieux public. En effet, nous ne tardons pas
à attirer l'attention des policiers alors que nous prenons
quelques images générales de la ville de Tunis depuis
le Parc du Belvédère, un point de vue surplombant
le centre ville. "C'est interdit, mais vous êtes les
bienvenue" nous rétorque l'agent, du haut de son cheval.
Après quelques jours passés à "voler"
quelques vues des rues de Tunis, nous entamons une série
d'interviews. Devant nos objectifs, des étudiants du Rwanda,
de Mauritanie, du Tchad, du Niger témoignent de leurs expériences
loin de leur pays d'origine et de leur vision du développement
de l'Afrique.
La première semaine se déroule tranquillement,
d'interviews en prises de vue autour de Tunis, en se gavant de
poulets rôtis embaumant toutes les devantures des restaurants.
C'est alors que vendredi 13 décembre (on aurait dû
se méfier), sur la route entre Bizerte et Tunis, une grosse
fumée blanche envahit le Hiace. Arrêt immédiat.
C'est le joint de culasse qui vient de lâcher. Quelques
taxis et coups de fil plus loin, notre fidèle van blanc,
qui a déjà traversé le désert une
fois (Paris-Lomé), est en train d'être remorqué
vers le garage le plus proche. Le moral n'est pas au top, et l'étape
tunisoise s'éternise.
Quelques jour plus tard, l'affaire semble se présenter
un peu mieux. La pièce a été commandé
en France et devrait arriver assez rapidement. La bonne chose
dans cette mésaventure, est que cela aurait très
bien pu nous arriver dans le désert algérien, et
que, dans ce cas, nous y laissions non seulement le Hiace, mais
aussi la plupart de notre chargement (affaires, parapente) pour
ne garder que l'essentiel dans une 505 devenue trop petite pour
nous quatre.
L'idée d'acheter une autre 505 que nous avons repéré
sur le parking de notre garagiste préféré
nous a effleuré l'esprit, mais en y regardant de plus près,
elle était vraiment pourrie.
Nous décidons de ne pas tous attendre le joint de culasse.
Chris et moi mettons le cap au sud, vers l'île de Djerba,
où Nathalie nous attend. Vinz et Guillaume arriverons plus
tard.
Jé