18h30, le 1er janvier 2003, quelque part en direction
du sud de l'Algérie.
Les phares du Hiace entaillent la nuit tombés rapidement
sur la route entre MGebour et In Aménas. Nous le suivons,
Guillaume et moi, quelques mètres en retard. Motivés,
motivés ! chante le poste, comme pour nous supporter dans
notre tâche. Un village se dessine à l'horizon, Chanet
je crois. Ce soir, comme la nuit dernière, nous roulerons
tard, jusqu'à ce que la fatigue nous rattrape. Puis nous
jetterons le camp, derrière une dune, dans un oued asséché
ou au bord de la route. Le menu s'annonce bien. Ce soir, nous
ouvrirons une boite de "Petit salé aux lentilles".
Djanet, ville perdue au beau milieu du Tassili, est aujourd'hui
accessible par le goudron, construit il y a moins de deux ans.
La route rougeâtre serpente au travers d'un paysage enchanteur
de dunes et de sommets basaltiques. Nous n'avions jamais imaginé
un tel enchaînement de beauté. Le plateau du Fadnoun,
au relief escarpé, succède à l'erg Bourharet,
l'un des plus beau et des plus accessible du Sahara.

Nous arrivons à Djanet le 3 janvier en fin de journée. L'oasis, isolée près de la frontière libyenne, accueille quelques touristes, adeptes
de raids en 4X4. Il faut dire que l'environnement s'y prête à merveille ; de nombreuses plaines sableuses aboutissant sur des massifs imposants que l'on ne peut apercevoir depuis
l'axe principal, où seuls des véhicules tous-terrains accèdent. En ajoutant à cela, quelques heures de marche, on peut découvrir, comme le fit Henry Lhote
dans les années 50, les vestiges des civilisations qui occupaient les lieux il y a quelques 10000 ans (voir les peintures rupestres).
Puis vient l'une des plus grandes étape de
ce périple. La piste qui mène de Djanet a Tamanghasset
se résume à quelques traces dans le sable sur plus
de 500 kilomètres. Notre guide se limitait à un
petit boîtier bleu, le GPS, dans lequel nous avions chargé
une dizaine de points, pris approximativement sur une photo numérique
de la carte générale de l'Afrique de l'ouest. Et
au final, voici, en jaune, notre trajet effectif tel que le GPS
l'a perçu. Pas si mal !

4 jours de piste de Djanet a Tamanghasset
La piste est une alternance d'immenses plaines de
sable (plus ou moins dur), de passages obligés (cols, oued)
marqués d'énormes ornières, d'interminables
plateaux basaltiques pavés de roches noirâtres et
de piste montagneuse. Avec une moyenne de 100 kilomètres
par jour, il nous faudra 4 jours complets pour rallier Tamanghasset,
où nous prendrons 2 jours de pause.